jeudi 1 mars 2012

Mémoire d'éléphant



"Mon souvenir le plus ancien est celui d'un éléphant fou, mon oncle John l'a tué. J'ai encore le bruit dans l'oreille. C'était un acte criminel, j'ai gardé la photo un peu comme un souvenir pieux."
L.Durrell.



Libération consacre une page spéciale aux massacres d'éléphants en ce moment au Cameroun, dans le parc de Bouba Ndjida. Et une autre à Laurence Durrell, un drôle d'éléphant de la littérature de voyage, plus indien que britannique, qui parcourut la Grèce, Chypre, Corfou, l'Europe de l'Est et l'Amérique du Sud. C'est au séjour en Egypte qu'on lui doit le Livre des morts, plus connu sous le nom du Quatuor d'Alexandrie, un roman fleuve, poétique qui donne à Alexandrie la mémoire d'une femme et donne à voir les multiples regards que l'on peut porter sur une même situation pour peu qu'on change l'angle de vue. Durrell aurait cent ans, il y avait 5 millions d'éléphants sur la planète quand il s'insurge contre son oncle, il en reste 500000 aujourd'hui. "Qui a inventé le coeur humain, je me le demande ? dis le moi, et alors montre-moi l'endroit où on l'a pendu." La question de Justine dans le premier volume du Quatuor pourrait sous titrer la photo choisie par Libé pour illustrer l'une des tristes actualités du moment...

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