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lundi 18 février 2013

Arabesque

"Dans la forêt aux éclats dispersés de soleil, immobile forêt d'antique effroi, il allait le long des enchevêtrements, beau et non moins noble que son ancêtre Aaron, frère de Moïse, allait, soudain riant d'insigne jeunesse et amour, soudain arrachant une fleur et la mordant, soudain dansant, haut seigneur aux longues bottes, dansant et riant au soleil aveuglant entre les branches, avec grâce dansant, suivi des deux raisonnables bêtes, d'amour et de victoire dansant tandis que ses sujets et créatures de la forêt s'affairaient irresponsablement, mignons lézards vivant leur vie sous les ombrelles feuilletées des grands champignons, mouches dorées traçant des figures géométriques, araignées surgies des touffes de bruyère rose et surveillant des charançons aux trompes préhistoriques, fourmis se tâtant réciproquement et échangeant des signes de passe puis retournant à leurs solitaires activités, pics ambulants auscultant, crapauds esseulés clamant leur nostalgie, timides grillons tintant, criantes chouettes étrangement réveillées."

                                                                           Belle du Seigneur, A.Cohen.

lundi 11 juin 2012

Entre deux

                                                                                       Parc du Heron, Juin 2012.Expo Entrelacs.


Entrelacs de mondes chatoyants glissent en reflets de ciels changeants
Bulles de vie réunies sous la caresse du vent léger
Le bonheur souffle ses couleurs au temps
Entrelacs d'émotions contenues. Les yeux ouverts. Le coeur tremblant.
Entre eux deux.
Imperceptible battement des cils en prière fugace
Et le sourire de tes yeux d'enfant

lundi 21 mai 2012

tea for two


"Longtemps au pied du perron de
La maison où entra la dame
Que j'avais suivie pendant deux
Bonnes heures à Amsterdam
Mes doigts jetèrent des baisers (...)

Je la surnommai Rosemonde
Voulant pouvoir me rappeler Sa bouche fleurie en Hollande
Puis lentement je m'en allai
Pour quêter la Rose du Monde"

                                         Apollinaire, Alcools.

vendredi 27 avril 2012

mots bleus

"Je donnerais tous les ciels toute la lumière du monde 
Les étoiles à la pelle et le chant des oiseaux
J'arpenterais la terre le visage embué
Les paumes ouvertes
Je dénouerai les fils. J'y poserai les lèvres
Je stopperai les vents les plus cinglants
Jusqu'à ce qu'ils se taisent
J'écouterai les arbres en implorant leur force
et je continuerai mon chemin

Et tous les vents contraires pourront bien ricaner
Au spectacle muet de mes pieds écorchés
Ils peuvent bien cogner sur ma poitrine nue
Sous la pluie je fais face aux terres inconnues
Ils glisseront sans force le long de mes chevilles
Et s'évanouiront sans que mon bras vacille
 
Au matin de bonheur après tout ce chemin
J'écouterai la vie qui bruira dans mon sein
Je serai fatiguée je fermerai les yeux
La tête abandonnée le nez dans tes cheveux
Et je te dirai Loup
Caresse mes genoux
Sens mon coeur battre fort
C'est peut être un peu d'or
Le temps ni les épreuves n'en ont pas eu raison
Depuis que je t'en ai fait don
Vois la forêt ouverte goûte l'odeur du jour
J'allume les étoiles je chante notre amour
Une fée dans ta main protège ton destin."


Nasrine Tarak, 
in" fantaisie pour les Ptits loups", éd.Nathan, 2012.

dimanche 4 mars 2012

Dans ma maison

Tout l'album est merveilleux. Mention spéciale pour le titre "Dans Ma Maison". A écouter ce soir sous les étoiles ou sous la pluie, en attendant demain.


samedi 12 février 2011

Je dis "Aime"

"Je te donne trois mouettes
La pulpe d'un fruit
Le goût des jardins sur les choses
La verte étoile d'un étang
le rire bleu de la barque
La froide racine du roseau
Je te donne trois mouettes
La pulpe d'un fruit
De l'aube entre les doigts
De l'ombre entre les tempes
Je te donne trois mouettes"
Andrée Chedid, Trois mouettes, 1950.
"Vivre en poésie, ce n'est pas renoncer; c'est se garder à la lisière de l'apparent et du réel, sachant qu'on ne pourra jamais réconcilier, ni circonscrire."
Terre et poésie, 1956
Clin d'oeil à l'Egypte à laquelle elle a consacré bien des lignes et salut respectueux à une grande dame de lettres qui nous laisse un bel exemple de la possibilité de concilier l'amour du langage et l'engagement pour l'autre. A lire Andrée Chedid on comprend mieux les rapports qu'entretiennent poésie et réalité. La chanson écrite avec son petit-fils M, tout un emblème...invite à découvrir l'oeuvre d'une vie.

mardi 21 décembre 2010

Je te donne

Par temps hostile, lire de la poésie...et penser comme demain, il fera beau !


jeudi 16 décembre 2010

arbre et ciel

Nord, décembre 2010.
Parfois un chemin
Au bord des fleurs blanches
attendent la caresse
d'une lumière vive

Un arbre s'étend
vers le ciel ouvert
Les yeux à l'envers
écoutent les cils battre

L'arbre aux doigts d'hiver
abrite un souffle chaud
et les fleurs si légères
soudain palpitent

et font vibrer l'instant

samedi 11 décembre 2010

Fragments

La Forge, Roubaix, "Orsay hors les murs", Décembre 2010.
"La vie comme des tiroirs qu'on ouvre et dedans
comme des fragments
Des bleus collés
Découpes superposées
à la Villeglé
morceaux d'identité
en escalier

haiku intime
en quête d'un tout"

mercredi 27 octobre 2010

égarement pensif

André Kertész, Le nuage égaré, New York, 1937.
A propos des photographies d'André Kertész, Roland Barthes avançait l'idée d'une "photographie pensive". Que d'émotion dans ce petit nuage éperdu de poésie, si léger et fragile, frôlant le building de béton armé qui lui barre la route. Que vivent le vent, le souffle et la vie... La ville serait bien terne sans les petits nuages pour guider l'âme vers le ciel n'est-ce pas ?


C'est le seul nuage, mais d'autres belles photographies "pensives" et tendres de Kertész sont visibles en ce moment à la galerie nationale du Jeu de Paume.

dimanche 3 octobre 2010

En regard


"La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur
Un rond de danse et de douceur
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu."
P.Eluard, Capitale de la douleur.

lundi 27 septembre 2010

habiter poétiquement le monde...

Petite fée souriant dans l'espace de Buren.



Théo Wiesen.Ensemble de barrières, 1972-1977.



André Derain, La Danse II, (trois danseuses), vers 1906.


Mimmo Rotella, Colossale, 1962.

Christian Boltanski, la Biennale de Venise, Paris, 1944.


Jean-Sylvain Bieth, Phoenix, Karthoteknische klavier, 1993.

Rien que pour son titre, magnifique, l'exposition offerte au public du musée d'art moderne de Lille, qui rouvre ses portes après 4 ans d'attente, mérite l'heure passée sous la pluie, à rêver, à imaginer que d'autres aussi, vivent ainsi, dans la conviction viscérale que la vie, la vie réelle, est d'abord ce qu'on en fait quand on ferme les yeux, quand on s'autorise à la réinventer.

Ensuite viennent les oeuvres, diverses, chatoyantes parfois, lourdes aussi, d'Histoire et d'histoires, de paroles et de regards sur la réalité. Des morceaux de rue volés par Villeglé, des pierres taillées par des maçons artistes, des enfants qui courent dans les espaces labyrintiques de Buren, des artistes paysagers qui enchantent leur vie, des fous qui dessinent pour ne pas mourir, des corps sculptés qui dansent ou crient, des assemblages d'objets et de photos témoins d'une réalité qu'on ne peut dire que poétiquement tant elle étouffe. Quelques exemples à la volée de celles qui retinrent le plus mon attention en ce dimanche, rappelle toi, il pleuvait sans cesse sur Lille ce jour là, et tu marchais sous la pluie, épanouie, ravie, ruisselante... Habiter poétiquement le monde ? Hum. Littérature que tout cela...

mardi 21 septembre 2010

En miroir

vallée de la Marne, Septembre 2010.
"Notre amour a plus besoin
D'amour que l'herbe de pluie
Il faut qu'il soit un miroir"

P.Eluard.

lundi 20 septembre 2010

mercredi 15 septembre 2010

l'essentiel

"- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..."
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
- C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...
- Oh! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince.
(...)
- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
- C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
- C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.
- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
- Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir."

Saint Exupery, Le petit prince, Chapitre XXI.

lundi 13 septembre 2010

côté fleur

musée de la Piscine, Roubaix, Septembre 2010.
Côté jardin, la vie bruit à même la pierre sèche, captant le moindre rayon pour se chauffer et pousser, en dépit du manque d'eau, d'air ou de terre. La fleur trouve un chemin et croît.



à relire, Hécate, Noces, Sueur de Sang et surtout surtout Paulina 1880.

samedi 24 juillet 2010

Les rêves bleus

Chagall, La vie, Fondation Maeght, été 2009.

dimanche 30 mai 2010

Apprivoiser

Hyde Park, Londres, mai 2010.

Dans le très grand parc, il y avait un tout petit écureuil qui mangeait dans la main d'un très vieux monsieur. Après toutes ces années, le petit prince sait désormais comment approcher les renards...

vendredi 21 mai 2010

Plage blanche

" Le papier, nuit blanche. Et les plages désertes des yeux du rêveur. Le coeur tremble."

P.Eluard, Donner à voir.

lundi 3 mai 2010

cornélien



Si d'aventure vous vous trouvez dans ce type de situation, la lecture de "Un homme" de Philip Roth et ses développement horribles sur la déchéance et l'inéluctable perte de soi, vous aidera à goûter a posteriori le plaisir intense qu'il y a à être tout simplement vivant, à s'allonger dans le sable, les pieds nus, face à la mer, le visage brûlé de baisers de sel. "Homme libre, toujours tu chériras...".
Quitte à être assis parfois inconfortablement, le postérieur entre deux chaises, mais les orteils dans le sable doux...