mardi 2 juin 2009

autofiction?

J'ai présenté monsieur Monblog à une amie très chère, qui me répond qu'un blog c'est comme une oeuvre, une médiation, une composition. "Toi, tu m'intéresses plus", me dit-elle...
Voilà qui rejoint la question du costume et de la personne évoquée tantôt, et qui interroge les liens qui nous unissent les uns aux autres, et dans quelle distance. Reste que parfois, on ne peut dire les choses vraies ou justes qu'avec un masque et dans la mise en scène, parce que la réalité, le frottement du quotidien qui use empêche toute communication un peu essentielle. Que nous reste t'il si l'on n'a plus de temps ou d'espace pour rencontrer ou pour connaître, sinon recréer une fiction qui autorise la parole par le détour? Déjà qu'on a bien du mal à se connaître soi-même... Je ne sais plus sous la plume de quel romancier je lisais récemment que nous ne nous racontons des histoires les uns aux autres que pour être vivants. Pas si facile tous les jours de rester vivant...
Pour illustrer ce propos sur le langage, la création et la réalité, le très beau film documentaire sur le vent, de Joris Ivens, documentariste hollandais qui savait se fondre tout entier dans son sujet et faire éprouver au spectateur l'identité de ce qu'il filmait, lui en rendre sensible la beauté quel que soit le sujet, le plus petit ou anodin soit-il. Avant le vent, il avait traité la pluie ds les années 30. C'est un cinéaste poète :

" Si tu vis au sommet de tes sentiments, l’horizon n’est pas une limite", j'adore cette phrase.

Pas sûr, à la réflexion que ma personne toute nue m'intéresse beaucoup moi même. Il faut bien lui trouver une robe, des pantoufles de vair, et un carosse pour danser un peu. J'entends déjà certaines taquineries sur mon peu de sens de la réalité...Bah, chacun sa danse!

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