mardi 30 juin 2009

Au Nord, c'était l'été...

Fais chaud hein ! Ben quoi, on n'a pu l'habitud' par ichi !

lundi 29 juin 2009

Le monde selon Lino



Voilà. C'est Lino dans l'armée des ombres de Melville. Lino, mon Lino. Petites lunettes et sourire triste, corps ramassé dans la gabardine. Brun, réservé, présent. C'est quand même autre chose que Brad Pitt, non?

Le monde selon Lino ne glisse pas et ne fait pas peur. Il y a des repères et de la stabilité. Celle des hommes de coeur et de volonté. Il y a de la résistance, de l'engagement. Il y a des choix difficiles. Il y a du poids humain. Il y a un vrai regard. Même quand le film est noir, lourd et triste, comme toujours chez Melville, on sait que ce n'est pas pour rien, que les hommes agissent selon ce qu'ils doivent faire, quoi qu'il leur en coûte. Parfois pourtant leur corps échappe à leur volonté. C'est quand Lino-Gerbier court, court à perdre haleine sous les feux des SS sur le champ de tir, pour échapper à l'éxécution. Ou quand "le Masque" pleure en faisant mourir un traitre, ou bien encore dans la scène finale, quand les résistants exécutent Mathilde, leur soeur de combat. Les corps tremblent mais les âmes sont fortes. Le monde de Melville est lisible. Les hommes, denses et rassurants, comme Lino. Ca fait du bien.

samedi 27 juin 2009

Pour qui sonne la cloche...

Petit personnage de Bruegel qui rigole, Hi hi hi!!! : on est espiègle dans les Flandres...

vendredi 26 juin 2009

Que tal ?

Goya, Les vieilles, fragment. palais des Beaux Arts de Lille.

Alexanderplaätz, Berlin, U-Bahn, avril 2009.
J'aimais la lumière dans son regard quand elle expliquait en français, fière de pouvoir aligner quelques phrases, qu'elle avait appris un conte étant enfant et qu'elle pouvait encore le réciter maintenant, à l'âge qu'elle avait. Fière de pouvoir encore transmettre cela, le récit. Le récit du conte dont le sens ne se déforme pas. Transmettre le sens. La musique.
J'aimais qu'elle n'ait pas de retenue et qu'elle se confie ainsi naturellement, à nous qui lui étions étrangers. Peut-être une vertu de l'âge que ce don gratuit et ce sourire vers l'autre qui n'est pas soi. Cette confiance en l'autre. Cette acceptation. Beau de l'avoir préservée à travers le temps quand toute l'époque construit le contraire : individualisme, peurs et repli.
A moins que la vie ne nous apprenne cela. L'ataraxie (Lucrèce encore...!), le détachement.
Quand vous serez bien vieille le soir à la chandelle
Assise auprès du feu, dévidant et fumant...
carpe diem...
Pas si simple.
Vision de ses doigts noueux déformés par l'arthrose. Que restera t'il d'autre que ce que nous aurons dit, écrit et partagé? Et pourtant, partage réel, vraies rencontres si rares, si difficiles...
Des yeux qui disent l'âme avec un sourire autour. Loin de la comédie humaine. Un visage en oubli du corps et de la frénésie du monde.
Le nôtre aussi peut être, quand tombe le masque.


mercredi 24 juin 2009

mise au ban

Voilà. Aujourd'hui, décidé d'entamer une collection de bancs. A préserver sur la toile. C'est utile pour regarder le monde comme il va, comme il peut.
Un jour, il n'y aura même plus de bancs pour accueillir les bannis. C'est déjà le cas dans pas mal de villes dirigées par le Front National ou la droite extrême, dans le Var, c'est connu, mais c'est vrai aussi dans des communes moins "bling bling", au fin fond de la Picardie par exemple et puis aussi dans bon nombre de lieux publics de villes bien ordinaires. Le faux banc, ça évite d'avoir sous les yeux le spectacle incommodant de l'exclusion et de la pauvreté qui fait tâche sur la photo-souvenir. Plus simple de supprimer les vrais bancs et de les remplacer par des installations inclinées permettant une courte pause. La pause, sans arrêt. Juste le temps de reprendre souffle avant d'avancer encore vers une autre zone de plaisir marchand. Tout bénef, plus de précaires, plus d'amoureux qui se bécotent, que des consommateurs qui reprennent haleine sur les faux bancs avant de retourner s'endetter un peu ... L'étape suivante qui existe déjà, ce sont les produits malodorants pour chasser les SDF de lieux où ils pourraient être tentés de s'installer. Ca, ça s'est vu à Argenteuil, validé par l'ex secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade, nouvellement "rétrogradée" aux sports... Il y a ainsi quantité de décisions politiques vraiment très appropriées pour éviter d'être trop confrontés à la réalité de la misère du monde. On peut virer les bancs mais aussi les centres d'accueil de réfugiés. A Calais ainsi par exemple, un ministre devenu Président qui n'a pas été mis au ban du pouvoir par le peuple, a décidé de fermer Sangatte, c'était vraiment trop insalubre tous ces afghans et ces kurdes entassés... Ca donne une idée de la manière dont on traite de l'immigration au plan européen... Welcome!
En attendant des jours meilleurs et plus humains, collectionnons les souvenirs plaisants. Les photos de bons vieux bancs pour se rappeler du temps passé, des bancs où il faisait bon s'asseoir, parler, rire, échanger dans le vent, légers...

mardi 23 juin 2009

Les rêveries




Tiergarten, Berlin, avril 2009.
A la volée, en sortant de Tiergarten, les mots si justes d'un poète des rues, comme une leçon de vie : "in der kunst gibt es keine pause, in der kunst geht es immer weiter."
Relire Lucrèce peut être, par exigence, et puis Rousseau quand même, parce qu'on n'est pas qu'un cerveau..


lundi 22 juin 2009

la tête dans le nuage

Attirance naturelle pour les sucreries...
Croquer la vie quand elle s'offre, fermer les yeux de contentement, la tête dans le nuage.
Péché d'envie, péché de vie ?

dimanche 21 juin 2009

Tu veux ma photo ?

Je vous avais annoncé l'oeil furibard. C'est juste après qu'elle en ait croqué... Jamais agréable de se faire prendre sur le fait... Bon, elle a quand même remis ça juste après, sous les yeux de monsieur, impassible... mmmm, miam! Trop bon! Gourmande l'allemande !

samedi 20 juin 2009

de la tentation

...de prendre la dame en flagrant délit de gourmandise éhontée... admirez l'élan, les yeux à demi fermés de plaisir, la main refermée sur l'objet de la convoitise, la concentration de l'ensemble du corps littéralement jeté sur le cornet..!
Voici un petit plaisir possible qu'il aurait été dommage de se refuser, c'était trop tentant... au risque d'une oeillade furibarde, que la dame n'omit pas de jeter au photographe indiscret... Il n'est pas de petits plaisirs...

vendredi 19 juin 2009

l'amour de la sagesse

Bac 2009

Sujets de dissertation philosophique série L :
"l'objectivité de l'histoire suppose t'elle l'impartialité de l'historien?"
ou
"le langage trahit- il la pensée?"

Série ES :
"Que gagne t'on à échanger?"
ou
""le développement technique transforme t'il les hommes?"

Série S :
"Est - il absurde de désirer l'impossible?": magnifique ce sujet, non???? Souhait du jour : s'enfermer et chasser les casse-pieds pour traiter ce sujet qui donne envie d'enseigner la philo ou bien de monter un lieu associatif où l'on ne ferait que lire, échanger, écouter de la musique et boire du thé. Dreams...

ou
" Y a t'il des questions auxquelles aucune science ne répond?"
Oui, oui, j'en vois plein!!!

Bon, à vos marques, prêts? J'écoute!

jeudi 18 juin 2009

"C'est en nous qu'il nous faut nous taire"

"Je peux bien dire qu'il fait beau
Même s'il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l'eau"

... en attendant Léthé ? Oui, bon d'accord, pas terrible, on fait ce qu'on peut par le temps qu'il fait.

Ca donne l'occasion de relire les vrais fous. Le chant de mon fou préféré.

mardi 16 juin 2009

l'Aurore en larmes

C'est une exposition vidéo d'Atom Egoyan, présentée à la 10ème Biennale internationale d'Istambul. L'histoire tragique du peuple arménien et de l'un des témoins qui lui survécut en la personne d' Aurora Mardiganian, réfugiée aux Etats Unis après le génocide perpétré sur son peuple par les turcs entre 1915 et 1918. Très beau travail de composition des visages de la douleur, via sept actrices filmées incarnant chacune l'un des moments de la terrible vie d'Aurora qui a accumulé tant d'expériences de douleur qu'il est difficile d'imaginer vivre encore après de tels moments. Une histoire qui n'est pas sans faire penser par glissement au sort actuel du peuple kurde, récemment bombardé par l'Iran dans le Kurdistan irakien, après accord entre Ankara et Bagdad... Peuples rebelles, minorités, le prix d'un territoire autonome et d'une identité propres se paie de sang et de larmes.

"A l'école de guerre de la vie : ce qui ne me fait pas mourir me rend plus fort."
Nietzsche, Le crépuscule des idoles (trad. Henri Albert)
(1888)

lundi 15 juin 2009

Baiser volé

Baiser furtif capté au vol sur un marché dans le quartier populaire de Kreutzberg à Berlin. Mais cela aurait pu être à Anvers ou à Londres... Baiser volé, envolé, léger... prémice de l'été, effluve de printemps?
http://www.deezer.com/track/3088316

samedi 13 juin 2009

Des routes


Transphotographiques, Lille 3000

Celle de la voyageuse du soir peut être photographiée ici, qui n'est pas sans me rappeler un récit éponyme lu il y a fort longtemps sous la plume d'Annick Geille et qui évoquait une femme en route pour le Havre, tiens... Et puis aussi le roman incroyable de Cormac Mac Carthy, La route, l'histoire d'un père et d'un enfant qui taillent la route dans un monde d'après la catastrophe. Protéger l'enfant, le lien filial, ultime vestige d'une humanité révolue. Densité rare de l'écriture que l'on n'oublie pas. Il y a des mots, des images, des bouts de vie comme ça que l'on trimballe avec soi et qui laissent des traces.

vendredi 12 juin 2009

philosophie de la déconstruction

Hauteur vertigineuse, écrasante? C'est au Havre, ville magique et brutale découverte au hasard d'une escale en route vers les îles anglo-normandes. Poésie urbaine du saccage et de la résurrection. La ville blanche d'Oscar Niemeyer, la ville grise de Perret, la voix de brume des cargos troue la nuit. La ville meurtrie happe le voyageur de passage dans le mystère de sa "différance". Le promeneur solitaire arpente les allées rectilignes. Les embruns le lavent, les vents le sèchent. Espace, distance, perspective, pour reconfigurer la mémoire. Déconstruire, reconstruire. Respirer.Trouver un sens. Paradoxe de l'Histoire. Ah si seulement! Retrouver le Havre! Havre de paix?

jeudi 11 juin 2009

marmelade d'orange : mode d'emploi

Pour une marmelade réussie : cueillez l'orange, taillez la en quartiers grossiers, pressez bien tout le jus, pilez ferme, faites réduire longuement à petit feu, coulez en bocaux que vous mettrez au sec pour l'hiver. Pas de sucre, l'orange se suffit à elle-même. Jetez les peaux et les pépins avec. Voilà, c'est fini, vous voilà maître en marmelade!





mardi 9 juin 2009

Peau de chagrin. Chagrin de peau.

16,8%, voilà le PS réduit à peau de chagrin. Résultats des luttes intestines qui s'étalèrent sur la place publique entre les deux dames ? ou de l'incapacité du principal parti de gauche à incarner désormais une alternative politique crédible? Pas beaucoup mieux du côté de la recomposition. "la gauche est dans le trou" assène Mélanchon qui a rejoint le PCF. "Et toi avec" murmurent des esprits chagrins... Restent les Verts et l'espoir d'un sursaut écolo pour un rêve européen solidaire et durable. Désir d'avenir? Voilà qui n'est pas sans rappeler une autre peau de chagrin, allégorie balzacienne d'un désir qui consume celui qui l'éprouve... Que faire? Vivre sans désir? Défendre encore le rêve européen? Un dilemme qui rendrait presque chagrin...

lundi 8 juin 2009

Polyphonie de l'être. Les mariées intangibles.


Kimiko Yoshida, Les mariées intangibles. Autoportraits.
Miroirs d'Orient, Palais des Beaux Arts, Lille 3000.

dimanche 7 juin 2009

visage voilé...

Miroirs d'Orient, Palais des Beaux Arts,Lille 3000.


samedi 6 juin 2009

"Tragos ôde". Le chant du bouc



Bérénice, Racine, Acte IV, scène 5.

Mise en scène Jean-Louis Martinelli, Théâtre des Amandiers.

vendredi 5 juin 2009

Divertissement ou Diversion?

Pascal ou Bourdieu?

Les deux mon neveu...

Il paraît qu'un airbus français s'est scratché au large du Brésil. Ca fait beaucoup parler. Quelle merveille! Ca met tout le monde d'accord, de l'agent d'entretien au chef de service, autour du café du matin, chacun peut y aller de ses supputations, de son anecdote, de l'expression de son émotivité. Quel merveilleux sujet, la catastrophe aérienne! C'est mieux que la menace d'épidémie, parce que pour se sentir concerné, là, il faut beaucoup beaucoup d'imagination, tandis que l'avion, à l'exception de quelques irréductibles écolos intégristes qui refusent de prendre le moyen de transport le plus polluant pour aller balader leurs signes ostentatoires de richesse et leur vacuité existentielle dans les pays en voie de développement (j'en connais...), et bien l'avion, nous le prenons presque tous... Et chacun peut imaginer faire partie du convoi fatal qui s'étale aujourd'hui à la "Une" de tous nos journaux. Pendant qu'on pense au risque auquel on a échappé, on se divertit de soi même et d'une toujours possible interrogation sur le sens de son existence, mais il est vrai que ce type de pensée n'est pas toujours plaisant... Et puis quelle aubaine sur le plan économique et politique. Les photos et commentaires croustillants se vendent bien, et on peut aisément rejeter en marge des sujets beaucoup moins glamour qui n'ont pas l'heur de plaire au public : l'action d'Obama en direction du Moyen Orient, la politique agricole commune, le fonctionnement des institutions européennes... C'est vrai qu'à trois jours du vote, une campagne aussi enferrée dans les sondages, la personalisation des enjeux (Cohn bendit double Bayrou, la belle affaire!), l'absence de lisibilité au niveau des contenus n'engage pas le citoyen lambda à se déplacer. On pourra ainsi déplorer abondamment le manque d'intérêt des français pour la politique européenne et ses enjeux. Ouais, que des sujets pas glamour : les droits des peuples, le droit du travail, la circulation des capitaux, les services publics européens, la protection de l'environnement... Pas vendeur tout ça, et même un peu dangereux de trop vouloir expliquer... On ne sait jamais, si le citoyen lambda se désinteressait du fait divers et se préoccupait davantage du sens de son existence, de son rapport aux autres, aux autres peuples et de la manière dont il pourrait contribuer à construire un monde futur plus équitable et durable... Oui, mais ça c'est sans compter avec les parts de marchés de nos amis les grands medias. Et puis la politique (la vraie, au sens grec), c'est source de débat, de conflit, de réflexion. Il faut déployer de l'énergie, se documenter, réfléchir. C'est chiant! Alors que le fait divers, ça divertit, ça permet de se sentir soi, bien vivant. Alors plus que jamais, à l'ère de la politique spectacle, le fait divers explose, l'avion fait diversion. Tout bénef!

Pour se dépolluer l'esprit :

Pierre Bourdieu 1996, sur la Télévision

Cacher en montrant.

Pierre Bourdieu 1996 La Télévision
Vidéo envoyée par pessias

jeudi 4 juin 2009

Dominique A - Immortels

Dominique A - Immortels
Vidéo envoyée par CInq7

Le nouvel album de Dominique A est proprement somptueux... Ce soir, écoute "Immortels". Détachement, sensualité, attachement, lumière...

mardi 2 juin 2009

autofiction?

J'ai présenté monsieur Monblog à une amie très chère, qui me répond qu'un blog c'est comme une oeuvre, une médiation, une composition. "Toi, tu m'intéresses plus", me dit-elle...
Voilà qui rejoint la question du costume et de la personne évoquée tantôt, et qui interroge les liens qui nous unissent les uns aux autres, et dans quelle distance. Reste que parfois, on ne peut dire les choses vraies ou justes qu'avec un masque et dans la mise en scène, parce que la réalité, le frottement du quotidien qui use empêche toute communication un peu essentielle. Que nous reste t'il si l'on n'a plus de temps ou d'espace pour rencontrer ou pour connaître, sinon recréer une fiction qui autorise la parole par le détour? Déjà qu'on a bien du mal à se connaître soi-même... Je ne sais plus sous la plume de quel romancier je lisais récemment que nous ne nous racontons des histoires les uns aux autres que pour être vivants. Pas si facile tous les jours de rester vivant...
Pour illustrer ce propos sur le langage, la création et la réalité, le très beau film documentaire sur le vent, de Joris Ivens, documentariste hollandais qui savait se fondre tout entier dans son sujet et faire éprouver au spectateur l'identité de ce qu'il filmait, lui en rendre sensible la beauté quel que soit le sujet, le plus petit ou anodin soit-il. Avant le vent, il avait traité la pluie ds les années 30. C'est un cinéaste poète :

" Si tu vis au sommet de tes sentiments, l’horizon n’est pas une limite", j'adore cette phrase.

Pas sûr, à la réflexion que ma personne toute nue m'intéresse beaucoup moi même. Il faut bien lui trouver une robe, des pantoufles de vair, et un carosse pour danser un peu. J'entends déjà certaines taquineries sur mon peu de sens de la réalité...Bah, chacun sa danse!

lundi 1 juin 2009

Prendre de la hauteur un jour de Pentecôte...faut pas être saint d'esprit..

Décollage...

La terre, vue du ciel...



Monter aux cieux ...humm...
Thank you Dad!