lundi 29 juin 2009

Le monde selon Lino



Voilà. C'est Lino dans l'armée des ombres de Melville. Lino, mon Lino. Petites lunettes et sourire triste, corps ramassé dans la gabardine. Brun, réservé, présent. C'est quand même autre chose que Brad Pitt, non?

Le monde selon Lino ne glisse pas et ne fait pas peur. Il y a des repères et de la stabilité. Celle des hommes de coeur et de volonté. Il y a de la résistance, de l'engagement. Il y a des choix difficiles. Il y a du poids humain. Il y a un vrai regard. Même quand le film est noir, lourd et triste, comme toujours chez Melville, on sait que ce n'est pas pour rien, que les hommes agissent selon ce qu'ils doivent faire, quoi qu'il leur en coûte. Parfois pourtant leur corps échappe à leur volonté. C'est quand Lino-Gerbier court, court à perdre haleine sous les feux des SS sur le champ de tir, pour échapper à l'éxécution. Ou quand "le Masque" pleure en faisant mourir un traitre, ou bien encore dans la scène finale, quand les résistants exécutent Mathilde, leur soeur de combat. Les corps tremblent mais les âmes sont fortes. Le monde de Melville est lisible. Les hommes, denses et rassurants, comme Lino. Ca fait du bien.

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