lundi 10 août 2009

De vita beata


Les vacances sont faites pour prendre de bonnes résolutions. Alors, à la japonaise, en septembre : on court et on écrit, tous les jours, comme Murakami. Fini les semaines infernales sans recul à turbiner comme une machine folle. Mettre les voiles, ça sert à caler le pied sur la pédale, douce.
Un extrait de "autoportrait de l'auteur en coureur de fond". Un essai bluffant de maîtrise de soi. Fascinante, cette discipline de vie qui s'énonce et s'éprouve, au quotidien.

"Je lève la tête vers le ciel. (...) Je ne vois que des nuages d'été qui voguent, insouciants, vers l'océan Pacifique. Ils ne m'annoncent rien. Les nuages sont toujours muets. A quoi bon les observer? Je devrais plutôt regarder à l'intérieur de moi. Essayons. C'est comme tenter de plonger le regard dans un puits profond. Est-ce que j'y vois de la gentillesse ? Non, tout ce que je vois, c'est ma "nature". Ma nature individualiste, obstinée, récalcitrante, souvent centrée sur elle-même, et qui doute toujours - et qui, lorsque surgissent des problèmes, tente de déceler quelque chose d'amusant, ou de presque amusant, dans la situation. J'ai trimballé ce caractère toute ma vie comme une vieille valise, sur un chemin long et poussiéreux. Je ne trimballe pas ce bagage parce que je l'aime. Il a une allure plutôt minable, il part presque en lambeaux, et surtout, il pèse son poids. Mais je le transporte parce que je ne peux pas faire autrement. Et puis j'imagine que j'ai fini par m'y attacher. Evidemment."

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