mercredi 21 juillet 2010

Le premier qui l'a dit

Un film sur les gays et le coming out ? En surface, oui. Le film que signe Ferzan Ozpetek me laisse pourtant l'impression étrange de porter sur bien autre chose. L'identité, la recherche de soi, les choix de vie, les regrets du courage que l'on n'a pas eu, le poids de ce qui contraint à maintenir coûte que coûte les normes sociales et familiales, la culpabilité, le désir et le doute. Parfois le visage de Tommaso vacille sous la caméra et l'on sent que le personnage pourrait basculer vers d'autres identités si elle s'attardait davantage. Et dans cette histoire de famille, de chemins et de vies qui se croisent et ressurgissent, il y a d'abord au bord de l'écran tout ce qui attache, tout ce qui pèse, toutes les contradictions d'hommes et de femmes prisonniers d'eux mêmes. Très beau portrait de femme âgée, comme une figure tutélaire qui porte le sens et sonne le glas du silence imposé dans une ultime et dérisoire transgression cathartique. Pas parfait, non, des lourdeurs parfois dans l'écriture, mais la lumière des Pouilles l'illumine constamment, le baigne et vibre longtemps. Envie d'Italie.

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