dimanche 10 octobre 2010

Le blues de Woody

Octobre 2010.
Le titre fait songer aux romans à l'eau de rose de la série Arlequin. Mais on perdra vite cette illusion aussi. Âprement légère la dernière comédie des sentiments livrée par Woody sonne dur. Anthony Hopkins court pour remonter le temps et patine dans la boue, pantin pathétique s'agitant frénétiquement pour conquérir une jeunesse perdue qui ricane à son oreille. On ne rachète ni le temps, ni le désir, ni l'amour. Réalité cruelle qui s'impose dans sa nudité, celle du corps qui ne répond plus à moins d'artifices ponctuels. Le temps d'une illusion qui se paye. Mais la jeunesse ne fait pas tout. Le personnage de sa fille, joué par Naomi Watts, se cogne aussi à la désillusion conjugale, et figure une autre génération confontée au désenchantement, à l'échec des projets, aux mensonges du couple. Point de salut non plus pour le mari infidèle qui n'hésite pas à usurper le manuscrit d'un ami pour s'assurer la gloire littéraire. Seule la mère épouse abandonnée qui remet son destin et le sens de sa vie aux mains d'une voyante, sauve un peu le groupe en assumant jusqu'au bout l'échappée hors d'une réalité insoutenable. Après le troublant Match point, Woody persiste et signe dans une veine londonienne plus noire encore. C'est lourd et léger comme du Shakespeare. Difficile comme les choses de la vie.

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