jeudi 30 juillet 2009

Derrière la vitre


Une blogueuse prise en flag ?
Quand on ne peut être près des autres, on peut quand même regarder à travers la vitre et saisir les images de leur vie, la vie des autres. Vous vous souvenez peut être du personnage de Berlin Est incarné par Ulrich Mühe dans le film de von Donnersmarck, un espion au service du renseignement de la Stasi dans les années 80 qui incarne toutes les contraintes qui peuvent peser sur un individu. Il est fonctionnaire dévoué à un système qui l'a forgé, et dénué de toute vie personnelle. Observer la vie amoureuse de celui qu'il espionne va transformer son être et le conduire à oser un geste de résistance tout à fait improbable. Le film affirme une vraie croyance en la liberté individuelle, en l'émancipation au contact de l'art, en la capacité de l'Homme à évoluer, à échapper à un destin qui semble l'assigner au rôle de pion sur un échiquier.

Dans Fenêtre sur cour, la mise à distance passe également par le procédé du regard par la fenêtre. Le personnage de Jeff joué par James Stewart, immobilisé par un plâtre, observe ses voisins. Le tueur qu'il va démasquer va à son tour surgir dans sa vie et tenter de l'éliminer. Là aussi, la vie du voyeur va être bouleversée par ce et ceux qu'il observe.

Observer les autres, c'est s'observer soi et aussi d'une certaine manière, les faire pénétrer dans nos existences. Parfois, ça parle derrière la vitre. Parfois l'autre brise la vitre et pénètre.

Il y aurait beaucoup à dire sur les agencements muets qui nous font et nous défont. Sur le jeu des regards croisés qui nous font vivre où nous révèlent à nous mêmes.


2 commentaires:

  1. Le lien fonctionne désormais.

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  2. Deux excellents films ma foi. J'ai toujours eu une âme de voyeuse, j'ai toujours aimé jeter un oeil curieux vers l'univers intime des autres, la nuit lorsque les appartements éclairés nous laissent entrevoir un peu de leurs secrets.

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