vendredi 25 septembre 2009

Que faire ?

"La seule question qui vaille : "Que faire?" Quand mon corps me martèle jusqu'à l'obsession ce mantra de l'angoisse - "Que faire ?" - je lui réponds : " Partir ! " pour le calmer. Partir pour refroidir les chaudières intérieures. En plus de freiner la course des instants, le voyage apaise les constitutions soumises à la pression d'un trop plein d'énergie. Pour ceux qui craignent de tourner en rond, il y a la solution de s'engouffrer droit devant soi, de se lancer à l'aventure, et de trouver la paix, en battant les chemins.
Les grands voyageurs de l'Histoire, au même titre que le menu fretin cavalant sur les routes et que les dévoreurs d'horizon qui fauchent les étapes comme on bûcheronne une futaie, ne cherchent peut être qu'à éteindre l'incendie en eux. Alexandre, Marco, Gengis et tous leurs descendants - illustres découvreurs ou pèlerins anonymes - sont les pompiers de leurs âmes en fusion."
(...)
"...réenchanter le monde qui nous entoure : il suffit de savoir le regarder avec de nouveaux yeux, rafraîchis par la certitude shakespearienne qu'"il est plus de merveilles en ce monde que n'en peuvent contenir tous nos rêves", de partir rencontrer les dieux dans sa forêt intérieure, de lâcher les chevaux de son imagination. Antique pratique que cette double lecture du monde consistant à féconder du regard les choses qui reposent sous nos yeux."
Sylvain Tesson, "Petit traité sur l'immensité du monde".

3 commentaires:

  1. "rencontrer les dieux dans sa forêt intérieure, de lâcher les chevaux de son imagination"

    beau texte

    Bonne journée féconde

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  2. "féconder du regard les choses qui reposent sous nos yeux" : OH ! OUI .... A suivre ...

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  3. Et maintenir ce cap en regardant l'horizon au loin, parfois déchiré dans la tempête et néanmoins magnifique si l'on possède une echelle à ce moment là. Ce que disait mon grand père d'Orchies:C'était un jour qu'il faisait nuit, la mer grondait en silence, annonçant sa présence par de sombres éclairs: Je dormais debout éveillé, lorsqu'un jeune vieillard s'approcha de moi tout en reculant, me disant sans parler."Il fait beau cet hiver, le soleil glace la terre"...

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