Cet après-midi-là la chatte nerveuse tournait. Son gros ventre agité de soubresauts violents. On ne savait quel coin elle choisirait mais la petite avait dit, "ce sera dans mon lit". De retour d'un goûter d'anniversaire, sur le chemin elle chantait et s'impatientait. "Peut être que, maman?". Elle est montée quatre à quatre, les mollets durs. Et puis toute la maison a résonné d'un cri d'enfant au comble de la joie. Elle a sauté sur son lit, tendu la menotte, excitée à mourir, appelé tous ses cousins, posé mille questions, raconté dix fois le moment de la découverte, l'instant précis où elle les avait vus, grouillant sous la chatte, mimé la scène pour la revivre encore. Moment magique. Toucher du doigt le mystère de la vie...
lundi 28 mars 2011
Vie de Pacha (4) Maternité
Cet après-midi-là la chatte nerveuse tournait. Son gros ventre agité de soubresauts violents. On ne savait quel coin elle choisirait mais la petite avait dit, "ce sera dans mon lit". De retour d'un goûter d'anniversaire, sur le chemin elle chantait et s'impatientait. "Peut être que, maman?". Elle est montée quatre à quatre, les mollets durs. Et puis toute la maison a résonné d'un cri d'enfant au comble de la joie. Elle a sauté sur son lit, tendu la menotte, excitée à mourir, appelé tous ses cousins, posé mille questions, raconté dix fois le moment de la découverte, l'instant précis où elle les avait vus, grouillant sous la chatte, mimé la scène pour la revivre encore. Moment magique. Toucher du doigt le mystère de la vie...
mardi 22 mars 2011
matin brun
lundi 21 mars 2011
Chemin de croix
Les voix de Sonya Yoncheva (soprano), Nora Gubisch (mezzo), Daniele Zanfardino (tenor) et Christian Helmer (baryton-basse), sous la Direction musicale de Jean Claude Malgoire, le Stabat mater dolorosa de Rossini est peut être la plus sombre de toutes les versions musicales de la séquence, que l'âge médiéval ait laissé à la postérité. Douleur, compassion, poème sacré, à réécouter pour qui veut toucher du coeur ce qu'est un chemin de croix. Triste, lourd, poème de la passion. Du romantique de plomb chez Rossini. Pour ma part, j'avoue préférer la version de Pergolese ou de Boccherini. Souffrir, oui, mais un peu de langueur italienne s'il vous plaît...
dimanche 20 mars 2011
le promeneur du dimanche
Cannes, février 2011.
Il est âgé maintenant et chaque dimanche il revient sur ses pas. Il porte la veste trois quarts de ceux de son âge et il longe la croisette à l' infini, la tête sous le chapeau. Combien de temps déjà ? Qu'il arpente le bitume au milieu des gosses qui l'évitent. Tous les dimanche. Revenir. Marcher encore perdu dans ses pensées. Ses semelles de cuir gémissent en un bruit familier. L'air embaume les prémisses du printemps et la lumière vive le happe. Autour de lui les badauds s'égayent. Sur les bancs, des mères lorgnent le petit dernier. De jeunes couples s'enlacent à l'ombre des platanes, il peut entendre parfois le murmure doux de leurs ébats heureux. Il essaie de ne pas penser. Mettre un pied devant l'autre. Et puis encore un. Parfois il s'assoit et les pigeons viennent en gonflant le cou. Il fixe leur oeil. La paupière plissée, la prunelle insondable. Le balancement de leur marche bizarre dans les quignons de pain. Il observe ses mains. Les paumes ouvertes. Vides. Tachées. Avec le temps elles semblent s'être repliées et vivent rivées l'une à l'autre sans même qu'il s'en rende compte, dans son dos. Comme pour l'aider à avancer. Des témoins d'une autre époque. Il y a bien longtemps, elles le précédaient. Elles tenaient l'archer et prolongeaient ses bras pour embrasser la vie. Aujourd'hui elles touchent le banc vermoulu, l'effleurent du bout des doigts. Réminiscence. Frisson. Tendu des épaules aux reins sous la gabardine. Les sensations affluent, par vagues. Il plonge en lui comme un oiseau mort et la lumière du ciel l'envahit un court instant. Ce moment-là, la douceur du jour qui décline, l'épaule découverte en éclipse, le voile fleuri de sa jupe, les mains vives, les mains douces, affolées, qui courent pour saisir un genou rond et le rire chatoyant qui embrasse tout l'espace. Il se perd dans ce rire chaud, sous le manteau le coeur lui fend. Alors il ramène ses deux mains sur sa poitrine et s'oblige à respirer lentement. Il a froid. Il se lève et marche mécaniquement, le regard masqué sous ses lunettes embuées, le dos voûté, la mine grise de ceux qui sont restés bloqués ailleurs. Sur ses pas, un autre homme lui fait de l'ombre. Il voudrait bien lui échapper. Dans son dos, ses mains nouées tressaillent. Il faut rentrer.
jeudi 17 mars 2011
samedi 12 mars 2011
mercredi 9 mars 2011
retraite
Au loin on pouvait peut être entendre encore les flonflons de la foule bigarrée. La fête qui s'égosille, s'époumone, éructe un trop plein aux relents de bière et d'amertume. Des masques de clowns chamarrés aux grandes bouches dessinées avalent l'air venu du large. Le vent en transporte l'écho. Presque jusque là.
A quai dans la friche, une coque de bois immobile attend la fin du jour.
mardi 8 mars 2011
douleur de femme
"Notre corps nous appartient". 1967, 1971,1975 l'histoire de l'émancipation des femmes françaises passe d'abord par le droit à la contraception et à l'avortement. Si les femmes ont gagné ce droit à la maternité choisie, loin s'en faut de l'égalité dans le travail et dans le couple. Mais la domination masculine dont Bourdieu décrypte les mécanismes en passant par le détour de la société kabyle, s'exerce encore partout et chaque jour d'une manière directe et brutale, et ce, dans toutes les cultures et tous les milieux sociaux. Fléau mondial dénoncé par l'ONU sous l'égide de Kofi Annan en 2006, une femme sur trois dans le monde est victime de violences conjugales au moins une fois dans sa vie. A revoir en ce moment sur Arte, le très beau film des Trintignant, mère et fille, Victoire ou la douleur des femmes. Titre prophétique pour Marie Trintignant qui succomba à la violence d'un compagnon jaloux et saôul . Le slogan des années 1970 pour la liberté à disposer de son corps, si les résonances en ont changé, n'en fait pas moins écho multiple et douloureux.
lundi 7 mars 2011
dimanche 6 mars 2011
la vie en rose
Poésie des rues, comme une déclaration à la volée... et cet air-là...qui reste en tête...
samedi 5 mars 2011
vendredi 4 mars 2011
jeudi 3 mars 2011
mardi 1 mars 2011
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