vendredi 19 août 2011

Chapitre 10

C'est ici, j'en suis sûre. Une ville pour s'asseoir et pour vivre. Mes oreilles bourdonnent de bonheur. Sur la place deux heures en avant, ma main se niche dans la tienne. Je caresse mes doigts comme une lampe d'Aladin. Je suis bien. Il y a comme un air d'euphorie. Ca grouille de monde, de vies qui se racontent, de visages étrangement familiers, rassurants. Ca rit en disant des choses graves. Demain ce sera l'aioli faite maison et l'on se dispute la meilleure recette. Et tandis qu'on égrène la liste des légumes pour le marché, les petites moufflettes font les étoiles sur des engins à roulettes, les joues rouges de bonheur, chaudes d'été brûlant, coursées par des garçons blonds et colorés qui leur collent aux basques. Je m'échappe le nez en l'air dans les trompe l'oeil des façades turinoises. J'aime les ôcres encadrant le damier du sol et la foule attablée qui rigole. J'aime mordre les glaçons sucrés de citron, imaginer les corps dissimulés derrière ces drôles de volets en bois, tandis que la place vrombit d'impatience et de langueur. Je ferme les yeux. Ta main est forte. Douce comme une promesse.

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