lundi 19 juillet 2010

Propos sur le bonheur

"Pour Aristote, le but de l'existence est "l'activité qui réussit" ou le bonheur, qui est selon lui inséparable du plaisir, bien que différent de celui-ci. Mon malheur ne bénéficie à personne (...) Mais peut être que le bonheur - cet état de satisfaction globale, où l'on possède tout, y compris la musique - résulte d'un apprentissage. En tout cas, je n'ai certainement pas appris à le connaître dans cette maison. Peut-être que je ne l'ai pas cherché, je ne me suis pas autorisé à le percevoir. (...)
Et pourtant, les rideaux en velours, le fromage à pâte molle, les satisfactions du travail, les garçons qui courent à en perdre haleine - tout ça ne suffit pas. Et lorsque ça ne suffit pas, eh bien ça ne suffit pas. On ne peut pas s'en contenter. C'est notre imagination qui façonne le monde; nos yeux lui donnent vie, nos mains lui donnent forme. Le désir le revigore; le sens est ce qu'on y met, pas ce qu'on en tire. On voit seulement ce qu'on a envie de voir, et pas davantage. Nous devons créer le nouveau."


Hanif Kureishi, Intimité.

2 commentaires:

  1. Je trouve cette vision des choses très poétique.
    Je l'approuve tout a fait .

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  2. quand on ne trouve pas le bonheur, et bien : il faut l'inventer c'est ça ? ... pourquoi pas ? j'vais tâcher d'y penser... j'sais pas pourquoi ce texte me fait du bien.... car "ça ne me suffit pas" : je connais, je connais trop bien !!!

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